10 ans pour Annick Lévesque, une marque de chez nous

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« J’adorais dessiner et peindre, mais je voulais que ce soit utile. » La créativité d’Annick Lévesque, son sens du détail et de la matière – elle affectionne le cuir – l’ont guidée vers la mode pour hommes. Finissante à l’École de Mode du Cégep Marie-Victorin, elle travaille dans l’industrie du vêtement, mais déchante vite. « J’étais malheureuse, à force de voir des manufacturiers copier le style des grandes marques, pris par le manque de ressources et le temps. Ce n’était pas ma place! »

Le sourire aux lèvres, elle raconte comment est venue l’idée d’intégrer un système de lumières DEL à l’intérieur de ses sacs à main. « J’étais dans le vestiaire d’une boîte de nuit! J’avais remarqué l’embouteillage quand les dames cherchaient leur billet dans leur sac à main. Ma solution : acheter une mini lampe de poche. Toutes y avaient pensé, mais ça prenait quelqu’un pour le faire! »

La mission d’Annick : faciliter la vie des gens avec des accessoires chics, pratiques et organisés pour leur sauver du temps. Prochaine étape : une spécialisation en maroquinerie. Pour réinventer avec simplicité l’accessoire, elle obtient le financement pour les prototypes, puis un brevet, grâce au soutien de spécialistes. Castonguay Électronique, un fournisseur local, est le partenaire idéal dans cette aventure.

La famille avant tout

L’esprit de famille se ressent dans ses créations. Ses parents sont à l’atelier et sa sœur aînée, la modèle Maryline Lévesque, est l’égérie de la marque. L’entrepreneure souhaite aussi montrer à sa fille qu’il faut aller au bout de ses rêves, une valeur profondément ancrée chez elle.

« Au centre de ma vie, ma fille, et mon entreprise occupe mes pensées et mon cœur comme un enfant. On est loin du conte de fées : la conciliation famille-entreprise représente un défi énorme!
Après tant de sacrifices, abandonner n’est plus une option’ Ça me donne la force et le courage pour continuer. »

Slow fashion

Lauréate du concours PME Montréal en juillet, Annick déménage son atelier-boutique au 138, avenue Laurier Ouest à Montréal, à côtés des créateurs de la mode québécoise. Son concept propose de découvrir des nouveautés chaque mois : ça vaut une visite! La designer persévère en recherche et développement avec un projet de chaussures de style chic, confortables et coordonnées avec la collection de sacs. Et pour les messieurs, une mini-collection de sacs pour homme arrive sous peu!

Ayant conscience du phénomène d’obsolescence programmée qui touche beaucoup d’entreprises, Annick mise plutôt sur la durabilité des matières et la qualité de ses sacs, faits main, qui s’inscrivent dans la slow fashion. C’est d’ailleurs ce qui la fascine dans cet accessoire depuis ses débuts : « Les sacs, c’est quelque chose d’élégant, d’intemporel. Je voulais créer un produit qui ne suive pas nécessairement la mode, mais qui survive au temps ».

Peu inquiète d’une éventuelle concurrence, la créatrice relativise. « Comme tout artisan, j’essaie de rester authentique et en accord avec qui je suis lorsque je fabrique mes sacs à main ». De plus, elle garantit à vie et offre un service de réparation gratuit pour tous ses produits. Une façon pour elle d’allonger, le plus longtemps possible, la durée de vie ses produits.

Un sac pour une bonne action

Plusieurs fondations venant en aide aux femmes dans le besoin peuvent compter sur l’appui loyal d’Annick, mais aussi celui des clientes : elles peuvent en effet apporter leurs anciens modèles de sacs de la marque pour qu’ils soient nettoyés et remis en condition, avant de les donner à un organisme. Une bonne action qui donne un 10% d’escompte sur le prochain sac.

Tant de bonnes raisons de visiter cet atelier-boutique ou le site internet, qui cite les points de vente partout au Québec, quelques-uns en Ontario (Toronto). Des distributeurs dans le nord-est des États-Unis ont en outre manifesté un intérêt pour la marque. « Dans ma jeunesse, je rêvais de créer une marque qui allait se porter à l’international. Mais j’aimerais commencer par gagner le cœur des Québécois, qu’ils aiment mon travail ; ce serait déjà un bon début! », ajoute la designer...

 

Article tiré de la revue VOIR, "Dans mon quartier"